214 Classique (s) Adultes (s)

Gabriela Montero rappelle son rôle de pianiste/compositeur, en rendant hommage à l'impérissable esprit des habitants du Sud de l'Amérique avec le premier enregistrement mondial de son Concerto pour piano n°1, "Latin concerto". Cet album, complété par le Concerto en sol majeur de Ravel très inspiré du jazz, célèbre la créativité musicale des Américains. Le "Latin concerto" de Montero met en lumière le Sud de l'Amérique afin de révéler un monde plein d'énergie, de beauté exquise et de tension profonde. La pièce accompagnant ce concerto, le Concerto en sol majeur de Ravel, offre une autre réflexion sur l'Amérique. L'orchestre panaméricain Orchestra of the Americas sous la houlette de son directeur musical mexicain, Carlos Miguel Prieto, rejoint Montero dans sa célébration du folklore des Amériques, nord et sud.

Aujourd'hui encore, la musique de Jean-Sébastien Bach continue de résonner et d'inspirer de nouvelles générations d'artistes. Bien au-delà de l'âge baroque, religieux, qui l'a vue naître, loin du clavecin, des chorals ou de l'orgue pour lesquels elle fut composée, elle se laisse réinventer. Bach Mirror, le second album de Vassilena Serafimova et de Thomas Enhco, en donne une nouvelle preuve miroitante. Cette suite de treize éclats s'inspire en toute liberté de la musique du compositeur, comme autant de jeux de miroir avec les compositions originales : aux reflets éclatés, inversés, troubles ou démultipliés. Dans Avalanche, sur laquelle s'ouvre le disque, on reconnaît l'inspiration du Prélude n°2 du livre 1 du Clavier bien tempéré tandis que Cantata naît de la douce aria Sheep may safely gaze, mais s'en éloigne dans un miroitement nouveau. Silence n'est pas une simple transposition mais semble provenir d'un autre monde, qui connaît Satie et Debussy, l'art des soupirs et les jeux d'eaux. D'un motif, d'une harmonie, d'une humeur, Thomas Enhco et Vassilena Serafimova tirent des créations nouvelles où le son chaud et rond du marimba danse avec celui, cristallin, du piano. Pour ces musiciens polyvalents férus de percussions et de syncopes, la musique de Jean-Sébastien Bach n'est pas que contrepoints et architecture, c'est un souffle rythmique : Bach Mirror, de bout en bout, est porté par des tempi allègres, virtuoses et vivifiants.

Découvert par le grand public grâce à une vidéo postée par France Musique (3 millions de vues) et à sa prestation exceptionnelle aux Victoires de la musique Classique en 2018, le spectaculaire contre-ténor polonais Jakub Jozef Orlinski, signature exclusive du label Erato, fait irruption de manière fracassante sur la scène internationale. Avec un timbre superbe et percutant, une maîtrise stylistique irréprochable et une présence scénique incroyable, ce jeune artiste est promis à un avenir glorieux. Cet album, enregistré avec le brillant ensemble Il Pomo d'Oro dirigé par Maxim Emelyanychev, est un voyage à travers toutes les facettes du sacré : la piété la plus intime, la joie inébranlable, le doute, l'angoisse... L'enregistrement fait la part belle aux compositeurs baroques italiens mais aussi allemands et nous fait découvrir notamment huit premières mondiales au disque.

Face à la pandémie que connaît actuellement la planète, femmes et hommes de tous horizons multiplient les actions solidaires envers ceux qui luttent en première ligne. Dans cet élan, un collectif d'artistes solidaires regroupant quelques-uns des plus grands noms de la scène classique française (Gautier Capuçon, Natalie Dessay, Alexandre Tharaud, Philippe Jaroussky, Yvan Cassar, Bertrand Chamayou, Nemanja Radulovic, Karine Deshayes, Hugues Borsarello, Edgar Moreau, Franck Braley... ), s'est réuni pour mener de concert une action caritative au profit du personnel soignant et hospitalier. Ainsi, musiciens, auteurs, dessinateurs, ingénieurs du son, historiens, tous ont apporté leur contribution bénévole à cet album : Symphonie pour la vie, dont les fonds récoltés seront intégralement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France. Début avril 2020, solidaires, mais solitaires, les interprètes se sont croisés, succédés tour à tour au studio Riffx de la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, spécialement aménagé dans une configuration inédite à l'architecture éphémère. Les artistes ont pu, à distance, conjuguer leurs talents dans le respect le plus strict des mesures de sécurité sanitaire. Illustrations inédites du dessinateur Plantu.

A la fin du 16ème siècle, la composition musicale dominante en Italie était avant tout motivée par la quête d'une expressivité toujours plus grande et plus vive. Cela a donné place à toute l'audace harmonique des madrigaux, contrebalancée cependant par l'exploration des possibilités musicales qu'offrait le répertoire soliste. Pendant plusieurs décennies, le théorbe (ou chitarone) était considéré comme l'instrument idéal pour accompagner les chanteurs. Après avoir largement contribué à élargir le répertoire d'accompagnement, Giovanni Girolamo Kapsperger a érigé le théorbe au rang si légitime d'instrument soliste.

Si on connait surtout Charles Gounod pour ses opéras, le compositeur français a aussi composé quelques 170 mélodies, sur des poèmes français pour l'essentiel. On y croise ainsi Hugo, Musset ou Lamartine mais aussi des auteurs plus anciens où le temps a laissé le charme de sa patine sur la langue. Étonnamment, un tiers du corpus est anglais : un attrait pour la langue de Shakespeare sans doute né durant les quatre années passées à Londres. Afin de faire sonner cette poésie, sa musique souple et intime se plie à l'articulation et l'inflexion naturelle des vers, témoignant de l'amour porté par le compositeur au texte. Le baryton Tassis Christoyannis et le pianiste Jeff Cohen, rompus aux enregistrements de référence de mélodie française, possèdent tout le talent pour restituer idéalement ce répertoire rare.