La Bretagne est une vieille rebelle et une jeune révoltée. Depuis plus d'un millénaire, ses habitants ont chanté la vie, l'amour, mais également les combats, qui forgent l'âme d'un peuple, et les colères, qui lui confèrent une dignité. Dès le Moyen Âge, les Bretons ont composé des chants pour exalter un pays dont ils ont chèrement défendu l'indépendance (An Alac'h). Puis, pendant près de trois siècles, ils ont tout aussi âprement défendu leurs libertés au prix de révoltes, souvent sanglantes, face au pouvoir royal français (Ar Paper timbr, Son ar Bonnedoù ruz, Maro Pontkalleg). S'ils s'ancrent dans l'histoire, ces chants s'inscrivent également dans l'actualité où, de la fronde fiscale à la révolte sociale, il n'y a qu'un pas avant qu'une armée d'ouvriers et de paysans n'en vienne à défendre leur Blanche hermine.